Naissance et organisation du mouvement

La seconde vague féministe prend ses racines aux Etats-Unis, avec le Women’s Liberation Movement qui réclame une plus grande égalité entre les hommes et les femmes. Le mouvement se répand ensuite en Europe et notamment aux Pays-Bas. S’inspirant des Etats-Unis, l'organisation Dolle Mina voit le jour en 1969 à Amsterdam.

Groupe féministe néerlandais Dolle Mina

Le groupe féministe néerlandais Dolle Mina 

En Belgique, le nouveau féminisme se développe à partir de 1970 et se développe de manière décentralisée avec une multitude de groupes. Le mouvement émerge d’abord en Flandre, et notamment à Anvers, où quelques étudiantes décident de prendre exemple sur ce qu’il se passe aux Pays-Bas. Petit à petit, le mouvement prend de l’ampleur et les Dolle Mina s'étendent en Belgique avec le développement d’une branche flamande. Elles sont principalement actives à Anvers, Gand et Louvain où elles réalisent des actes ludiques dans le but d'obtenir de l’attention médiatique. Les Dolle Mina sont une source d’inspiration en Wallonie, où une organisation féministe voit le jour à l’initiative de Jeanne Vercheval : les Marie Mineur, du nom d’une militante ouvrière du XIXe siècle. Leurs revendications se concentrent sur le travail et l’avortement. Enfin, à Bruxelles, c’est le FLF (Front de libération des femmes) qui porte les revendications féministes. Ce mouvement est né sur le campus de l’Université libre de Bruxelles. Les revendications féministes transcendent la barrière linguistique : les Dolle Mina et les Marie Mineur sont capables d’unir leurs forces au sein d’une même cause.

La première journée internationale des femmes se tient le 11 novembre 1972. Les femmes veulent y dénoncer l’oppression spécifique dont les femmes font l’objet. Par la suite, de nombreuses autres journées seront organisées avec chaque année, une thématique précise et un slogan : “Le 11 novembre, je ne cuisine pas” en 1973, “Avortement, les femmes décident !” en 1976, “Nous travaillons toutes... tout le temps” en 1977, “Mères si nous le voulons, droit au travail de toute façon” en 1978 ou encore “Femmes et politique” en 1985. Même si la journée internationale des femmes se tient à nouveau officiellement le 8 mars dès la fin des années 70, les féministes belges tiennent à garder la journée nationale du 11 novembre. En effet, c’est une occasion pour dénoncer les discriminations à l’égard des femmes cachées par la société.