Des figures marquantes
Françoise Collin
Françoise Collin est née en 1928 dans le Hainaut. Elle réalise des études universitaires en philosophie. Ayant obtenu son doctorat, elle enseigne cette discipline à l’université. Elle est également écrivain : elle est l’auteur du roman Le Jour Fabuleux (1960) et de Rose qui peut (1961). Françoise Collin s’engage assez tard dans la lutte féministe. En 1972, elle s’envole pour New York, où elle va découvrir le féminisme américain. Elle retourne en Belgique avec une multitude d’idées en tête. En 1973, elle fonde les Cahiers du GRIF. Beaucoup de femmes vont collaborer à cette revue : Jacqueline Aubenas, Jeanne Vercheval, Marie Denis, Suzanne Van Rokeghem, Hedwige Peemans-Poulet et bien d’autres encore. En 1979, elle fonde, avec Hedwige Peemans-Poulet, le GRIF-Université des femmes et le GRIF-Ateliers qui servent de lieux de formation et de réflexion féministes.
Chantal De Smet
Chantal De Smet est née le 13 novembre 1945 à Ostende. Elle a suivi des études universitaires en histoire de l’art et en histoire. Elle est une des figures de proue du mouvement flamand des Dolle Mina. Elle a été fortement marquée par la grève de la FN Herstal et par l’emprisonnement d’un médecin gantois qui avait pratiqué plusieurs avortements. En 1972, elle participe à la création du Petit livre rouge des femmes, qu’elle décide de faire également éditer en néerlandais.
Adèle Hauwel
Adèle Hauwel est née le 20 mars 1920 à Saint-Gilles. A la fin de ses études secondaires, elle souhaite rentrer à l’université. Son père étant décédé depuis peu, elle est dans l’obligation de trouver un emploi car sa famille fait face à des difficultés financières. Toutefois, elle parvient finalement à obtenir une bourse grâce à ses bons résultats. Elle décide de s’inscrire en médecine : elle est diplômée en 1945.
Elle soutient la cause féministe très jeune. Elle sera dévouée à cette cause au point de mettre de côté sa vie privée et une partie de sa vie professionnelle. Elle devient alors une figure active du féminisme pendant la première vague. En 1966, elle apporte son soutien aux grévistes de la FN Herstal. Dans le domaine politique, elle va créer le PUF, parti féministe unifié, avec Nina Ariel et Claire Bihin. Militante durant la seconde vague, elle permet de faire le lien entre les associations féministes de la première vague et celles du néo-féminisme. Parallèlement à ses activités féministes, Adèle Hauwel exerce la médecine jusqu’à sa mort, en 2004. Elle met sa vie professionnelle au service de la cause féministe : elle conseille les femmes en matière de contraception et soutient celles qui souhaitent avorter.
Jeanne Vercheval
Jeanne Vercheval est née à Charleroi en 1939. Elle a grandi dans une famille catholique non-pratiquante. Son père est mineur et sa mère, ouvrière. Malgré qu’elle veule devenir infirmière, elle est contrainte d’apprendre la coiffure. Elle exerce alors la profession de coiffeuse à domicile jusqu’en 1964.
Ayant subi une ligature des trompes, elle se sent au départ indifférente face aux problèmes de la contraception et de l’avortement. Elle est même choquée qu'on puisse faire de la publication pour la contraception. En effet, selon elle, c’est un sujet qui relève de la sphère privée. En 1968, sa voisine doit être conduite en urgence à l'hôpital : elle saigne abondamment après avoir subi un avortement à l’aide d’une aiguille. Elle a dû rester 15 jours à l'hôpital et a failli mourir. Suite à cet événement, Jeanne Vercheval commence à lutter pour une dépénalisation de l’avortement aux côtés d'autres féministes. En 1970, elle est à l’origine de la création d’un mouvement féministe en Wallonie : les Marie Mineur. Elle participe en 1972 à la publication du Petit livre rouge des femmes au côté d'autres féministes faisant partie des Dolle Mina, du FLF, du comité “A travail égal, salaire égal” et des Marie Mineur.