Les transports limités

Circulation dans la commune de Lodelinsart

"Il faut avoir un permis pour pouvoir voyager à certaines heures"

Le transport reste essentiel en temps de guerre. Cela permet tout simplement de se déplacer, d’acheminer les denrées pour le ravitaillement, mais également les autres marchandises. Les voitures sont assez rares à l’époque. On se déplace principalement à pied, en vélo et, dans les plus grandes villes, en tram. Comme dans beaucoup d’autres domaines, les moyens de transport ainsi que les réseaux routiers et les voies navigables sont contrôlés par l’administration allemande. Dès le début de l’occupation, à Bruxelles, les Allemands réquisitionnent l’essence et les chevaux. Certaines lignes de tram vont aussi être supprimées. Dans d’autres régions, on saisit les pneus des véhicules.

"On avait donc installé des barrières interdisant l'utilisation de la partie avant des véhicules. Seuls les soldats allemands avaient le droit de s'y installer. On montait et descendait par la porte arrière." témoigne Georges Deconinck*.

Les déplacements sont parfois assez difficiles à effectuer. Tout d’abord, les Allemands effectuent de nombreux contrôles. Un couvre-feu est également mis d’application entre 23h et 6h. Des permis de circulation doivent être présentés pour pouvoir voyager dans certaines zones et à certaines heures. Ensuite, les dégâts causés au réseau routier par les bombardements ou les sabotages effectués par la résistance compliquent encore plus les dépaclements de la population.

Les trains, quant à eux, connaissent une triste utilisation. Ils servent à déporter les prisonniers et les Juifs, entassés dans des wagons à bestiaux, vers les camps de travail et d’extermination. Environ 28 convois sont partis de la caserne Dossin à Malines, camp de transit, à destination d’Auschwitz. Certaines actions sont menées par la résistance pour empêcher les convois d’atteindre leur destination finale.

*DEBLANDER Bruno, MONAUX Louise et COSTELLE Daniel, Apocalypse en Belgique: 1940-1945: témoignages inédits, Bruxelles, Racine, 2010, p. 76.