L'exclusion des enfants juifs
L’antisémitisme se renforce suite à l’occupation allemande. 17 ordonnances mettent en place la stigmatisation et l’éviction des Juifs en Belgique : recensement, exclusion de la fonction publique, couvre-feu, confiscation des biens, interdiction de fréquenter des lieux publics, puis interdiction de quitter le territoire, etc.
Les enfants juifs n’échappent pas à ces lois. L’ordonnance du 1er décembre 1941 interdit aux enfants juifs de fréquenter les écoles non-juives, publiques ou privées. Avec cette ordonnance, les Nazis ciblent directement la jeunesse en la privant d’un droit fondamental en Belgique : l’éducation. L’Association des Juifs de Belgique (AJB), créée lors de l’ordonnance du 25 août 1941, prend la relève afin d’organiser l’enseignement et l’aide sociale. Du jour au lendemain, les élèves juifs ne sont plus les bienvenus dans les écoles qui étaient les leurs ; cela provoque chez eux une grande vague d’incompréhension et de sentiment d’injustice.
L’ordonnance du 27 mai 1942 impose aux Juifs une marque distinctive à porter en public : l’Étoile de David. C’est une étoile à six pointes en tissu jaune et à bordure noire de la taille de la paume de la main. Au centre, figure la lettre « J », pour Jood/Juif. Cette mesure brutale stigmatise l’ensemble de la communauté ainsi que les enfants dès l’âge de 6 ans. À présent, les Juifs sont repérables par tout le monde, et l’étoile jaune attire les insultes et les expose au danger. Cet insigne suscite un sentiment de honte. Certains enfants subissent, pour la première fois de leur existence, des insultes antisémites. Dès juillet 1942, c’est l’accès aux théâtres et aux cinémas qu’ils se voient refuser tout comme leurs parents.