La colonisation du Congo
De la colonisation...
Avant 1850, l’intérieur du continent africain n’a été que très peu exploré par les Européens. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, de nombreux explorateurs se lancent à la découverte de cette terre méconnue. Soutenus par les nations européennes, ils sont animés par la curiosité scientifique, la recherche de richesses naturelles et les intérêts économiques.
Ce contexte offre au roi des Belges Léopold II l'opportunité de concrétiser son ambition de doter son pays d’une colonie. Il charge l’explorateur Stanley d’exploiter le bassin du Congo et d’obtenir l’abandon de la souveraineté des chefs noirs ainsi que de la propriété de leurs terres.
En 1884-1885, la Conférence de Berlin officialise le partage de l’Afrique entre les différentes puissances coloniales. Le roi des Belges se voit attribuer un territoire à titre personnel. En 1885, celui-ci prend le nom d’État indépendant du Congo et Léopold II en devient officiellement le roi.
N’ayant pas les ressources financières et humaines nécessaires pour exploiter les terres de ce nouvel État, Léopold II confie à des sociétés commerciales des concessions en échange d’importants dividendes. De 1892 à 1904, on assiste à une exploitation outrancière des zones caoutchoutifères souvent accompagnée d’une mise au travail forcé de la population. Les échos de nombreux abus parviennent en Europe par divers canaux. Une campagne anti-congolaise internationale couplée à la publication d’un rapport d’une commission d’enquête internationale en 1905 fait prendre conscience de la gravité de la situation. Une majorité de parlementaires belges demandent alors que la Belgique reprenne la succession de Léopold II au Congo. Le gouvernement belge souhaite adopter un « régime colonial modèle ».
En 1908, l’Etat indépendant du Congo est finalement rattaché à la Belgique. Après la Première Guerre mondiale, deux anciennes colonies allemandes deviennent également des possessions de la Belgique : le Rwanda et le Burundi.
... à la décolonisation.
La fin de la Seconde Guerre mondiale marque un tournant dans l’histoire de cette colonisation. Même si une nouvelle expansion économique (1949 et 1956) conduit à l’apogée du système colonial (1955 à 1958), la situation sociale change. En effet, dès sa création en 1945, l’ONU (Organisation des Nations Unies) est anticolonialiste et défend des valeurs telles que le droit des peuples à l’autodétermination.
À partir de la fin des années 1950, le mot « indépendance » est revendiqué par les nouveaux partis congolais comme le Mouvement national congolais (MNC) de Patrice Lumumba, ainsi que par des parlementaires belges.
Début 1959, de nombreuses émeutes violentes démontrent un malaise causé par des difficultés sociales sur fond de ségrégation sociale, une récession économique, une hausse du chômage, etc. Elles mettent également en avant la montée du nationalisme, les effets du syndicalisme naissant et la conscience politique des évolués.